Travailler à 80 pour cent : 5 conseils pour y parvenir facilement

En France, la loi prévoit que toute demande de passage à temps partiel dans une entreprise de plus de 50 salariés doit recevoir une réponse motivée de l’employeur. La plupart des salariés ignorent que le refus doit être justifié par des raisons précises, liées à l’organisation de l’entreprise, et non à la simple convenance du dirigeant.

S’il existe un droit à solliciter une réduction de son temps de travail, la négociation reste complexe. Les modalités varient selon le secteur, l’ancienneté et le type de contrat, rendant le processus parfois opaque pour ceux qui cherchent à adapter leur emploi du temps.

Le travail à 80 % en CDI : de quoi parle-t-on vraiment ?

Choisir le 80 pour cent, ce n’est pas juste rogner une journée dans son agenda. C’est s’engager dans un contrat de travail à temps partiel, couramment désigné comme le 4/5ème, qui place la durée de travail hebdomadaire à 80 % de la durée légale du travail ou de celle définie par la convention collective. Pour un CDI, cela se traduit souvent par 28 heures par semaine, si l’on prend pour référence les 35 heures. La façon de répartir ces heures, sur quatre ou cinq jours, dépend d’un accord entre salarié et employeur.

La rémunération suit d’ailleurs la même pente que le taux d’activité. Le salaire est ajusté en conséquence, ce qui se répercute sur la paie mensuelle et sur les droits sociaux : congés payés, retraite, indemnités maladie ou chômage. Le changement de rythme se formalise par un avenant au contrat de travail précisant le nouvel emploi du temps, la répartition des journées travaillées et la quotité d’heures retenue.

Le CDI partiel s’inscrit dans un cadre légal précis. Selon l’INSEE, près d’un salarié sur cinq occupe déjà un emploi à temps partiel. Cette formule concerne le privé comme le public. Les raisons diffèrent : besoin de souffler, envie de passer plus de temps en famille, préserver sa santé, ou s’investir dans des projets hors travail. La flexibilité gagne du terrain, mais le passage en temps partiel suppose une préparation sérieuse et un dialogue sans détour avec l’employeur.

Qui peut passer à temps partiel et dans quelles conditions ?

Le code du travail encadre la démarche. Tout salarie en CDI peut demander un contrat partiel, que ce soit dans une grande entreprise, une PME, une TPE, une association ou dans le secteur public. L’étape clé, c’est la discussion avec l’employeur. L’accord de la hiérarchie est impératif, mais la loi protège le droit des salariés à réduire leur duree de travail prevue au contrat, notamment après un congé maternité, parental ou pour raisons de santé.

Un contrat de travail CDI à temps partiel doit détailler la durée hebdomadaire, la répartition des horaires de travail, les éventuelles heures complémentaires et les modalités d’annualisation. Généralement, la durée minimale s’établit à 24 heures par semaine, sauf cas particulier prévu par accord collectif ou situation individuelle. C’est surtout dans le secteur tertiaire, enseignement, santé, numérique, que les demandes affluent, mais la dynamique touche désormais aussi les candidatures extérieures et les nouveaux recrutements.

Cette possibilité attire autant ceux qui souhaitent télétravailler que ceux qui préfèrent réduire leur présence sur site. Certaines associations et entreprises innovent et encouragent ce modèle, tandis que d’autres secteurs s’en méfient encore. Le droit au temps partiel s’exerce dans la mesure où l’organisation de l’entreprise peut suivre, ce qui implique parfois d’accepter une baisse de rémunération ou un redécoupage des tâches.

Voici les étapes généralement incontournables pour passer à temps partiel :

  • Demande formelle adressée à l’employeur
  • Respect du délai de prévenance, souvent fixé à trois mois
  • Négociation d’un avenant au contrat de travail
  • Consultation des représentants du personnel en cas de refus

Le recours au temps partiel ne s’adresse plus seulement aux salariés en poste. De plus en plus de contrats CDI partiels sont proposés dès l’embauche, notamment dans l’associatif ou le numérique.

Avantages, limites et impact sur votre vie professionnelle

Adopter le 80 pour cent, c’est chercher à desserrer l’étau de la durée légale du temps plein. Le bien-être prend de la place : fatigue, stress, charge mentale diminuent, affirment les données de l’INSEE. Cela se ressent sur l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle, la santé, la disponibilité pour les enfants ou pour un projet personnel. Certains profitent de ce temps gagné pour exercer une activité parallèle, s’engager dans une association ou se former, d’autres élargissent leur réseau professionnel.

La motivation et la performance se transforment : concentrer ses efforts sur des plages horaires resserrées permet souvent de gagner en productivité et d’alléger la pression. Si la charge de travail est adaptée, la qualité du travail peut même s’améliorer. Les entreprises flexibles le constatent : fidélité et engagement des salariés progressent.

Le revers existe : la rémunération baisse, conformément à la durée de travail. Les perspectives d’évolution de carrière ou de promotion peuvent se réduire, tout comme l’accès à certaines responsabilités ou formations internes. Il faut aussi anticiper l’impact sur la retraite et les droits sociaux : validation des trimestres, montant de la pension, indemnités futures.

Pour certains, le risque de perdre pied dans la vie d’équipe ou de s’isoler guette, notamment dans les métiers où la présence physique reste centrale. D’autres, au contraire, voient dans le CDI partiel une façon de préserver leur santé, de tester de nouveaux horizons professionnels ou de cumuler plusieurs activités, devenant ainsi « slasheurs ».

Femme souriante quittant le bureau en après-midi en ville

5 conseils concrets pour réussir sa transition vers le 80 %

Pour concrétiser le passage à 80 %, il est utile de s’appuyer sur plusieurs leviers distincts :

  • Préparez votre dossier : regroupez les données concernant la durée de travail prévue, le salaire espéré et la répartition des horaires. Consultez les statistiques de l’INSEE, échangez avec des salaries en CDI partiel et interrogez votre réseau professionnel. Cette préparation éclaire les conséquences concrètes sur votre vie et vos droits.
  • Négociez l’avenant au contrat de travail : discutez franchement avec votre employeur pour clarifier la répartition de la durée de travail semaine. Précisez les jours travaillés, les horaires, et encadrez le recours aux heures complémentaires. Un avenant bien ficelé limite les mauvaises surprises.
  • Formez-vous aux nouveaux rythmes : il faut s’adapter. Le passage au travail partiel demande de prioriser, déléguer, mieux gérer les interruptions. Sollicitez les coach professionnels ou profitez des dispositifs d’accompagnement proposés en interne.
  • Maintenez le lien avec l’équipe : l’éloignement guette facilement. Participez activement aux réunions, proposez des points réguliers. Rester impliqué dans la dynamique collective renforce votre place et valorise votre engagement.
  • Anticipez les conséquences sur votre carrière : évaluez l’incidence sur votre rémunération, vos droits à la retraite et l’accès à la formation. Discutez avec des collègues ayant déjà franchi le cap pour bénéficier de leur retour d’expérience et ajuster votre projet en connaissance de cause.

Ralentir, c’est parfois mieux avancer. Le 80 % n’est pas qu’un choix d’emploi du temps : il redessine la façon de travailler, d’évoluer, de vivre. À chacun de tracer sa route, entre compromis et conquêtes, pour que la semaine de travail épouse enfin ses envies.

Articles populaires