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Cinéma, théâtre, ou musique : lequel est le 5e art ?

Le classement des arts n’a jamais fait consensus. Les listes varient selon les époques et les sources, oscillant entre cinq, sept ou neuf disciplines majeures. La position du cinéma, du théâtre et de la musique dans cette hiérarchie a souvent changé au fil des siècles, révélant des logiques différentes selon les critères retenus.

Certaines écoles placent la musique avant le théâtre, d’autres inversent cet ordre. Le cinéma, longtemps absent des classements, n’a été intégré que récemment. L’évolution des techniques et des supports artistiques continue de modifier la manière dont ces catégories sont perçues et rangées.

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Comment les arts ont-ils été classés au fil du temps ?

Chercher à ordonner les arts n’est pas une manie moderne. Dès le Moyen Âge, les penseurs s’acharnent à dessiner des frontières claires entre les formes d’expression. Dans la mythologie grecque, neuf muses président déjà à des disciplines distinctes : Calliope inspire l’éloquence, Érato veille sur la poésie lyrique, Euterpe sur la musique. Et Apollon, figure centrale, incarne la synthèse, réunissant dans sa lumière l’ensemble des arts et de la beauté.

L’époque moderne voit émerger une volonté de rationaliser ces catégories. Charles Batteux, en 1746, tente de mettre de l’ordre : il propose six arts « purs » qui structurent la création. Plus tard, Emmanuel Kant réfléchit à ce découpage, cherchant un cadre solide pour penser l’expérience esthétique. Au XIXe siècle, Hegel élargit encore la perspective : il relie l’art à son époque, fait entrer la littérature et la musique dans la discussion, sans oublier la scène.

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Le XXe siècle bouleverse la donne. L’apparition du cinéma modifie la hiérarchie. Ricciotto Canudo, critique passionné, forge le terme de septième art et donne au cinéma une place officielle dans la réflexion esthétique.

Voici, pour mieux saisir la logique, une liste des arts traditionnellement reconnus dans la classification occidentale :

  • Architecture
  • Sculpture
  • Arts visuels (peinture, dessin, photographie)
  • Musique
  • Littérature
  • Arts de la scène (théâtre, danse…)
  • Cinéma

Aujourd’hui, rien n’est figé. La classification des arts évolue sans cesse. Le jeu vidéo, la bande dessinée, l’art numérique frappent à la porte, revendiquant leur légitimité. Ce débat permanent traduit l’histoire mouvementée de l’esthétique et dévoile des tensions : chaque nouvelle pratique bouscule la définition même de ce qui mérite le nom d’art.

Les grandes familles artistiques : panorama des arts majeurs

L’architecture ouvre le bal. Elle sculpte les villes, impose ses volumes dans l’espace collectif. De Le Corbusier à Zaha Hadid, les architectes incarnent la volonté d’habiter le monde autrement. Vient ensuite la sculpture, qui travaille la matière brute, façonne la pierre ou le métal. Rodin, Brancusi, Giacometti : tous cherchent à arracher une émotion à la matière inerte.

Les arts visuels forment une grande famille : peinture, dessin, photographie. Monet, Picasso, Cartier-Bresson, chacun bouleverse notre regard, propose une vision unique du visible. La musique, quatrième sur la liste, explore l’immatériel. Beethoven, Debussy, Nina Simone : ils composent des mondes de sons qui échappent aux mots et ébranlent les certitudes.

La littérature détient la cinquième place. Poésie, roman, récit : de Victor Hugo à Marguerite Duras, l’écriture façonne l’imaginaire collectif et interroge le réel. Les arts de la scène, théâtre, danse, mime, cirque, marionnette, forment le sixième groupe. Ici, le spectacle vivant s’impose, mêlant texte, mouvement et incarnation.

Pour résumer les principaux rangs attribués à chaque discipline, voici la hiérarchie généralement admise :

  • 1er art : architecture
  • 2e art : sculpture
  • 3e art : arts visuels (peinture, dessin, photographie)
  • 4e art : musique
  • 5e art : littérature
  • 6e art : arts de la scène (théâtre, danse…)

Ce panorama illustre la richesse des formes d’expression artistique. Chacune questionne notre rapport au monde, notre sensibilité et la place réservée au créateur dans la société.

Cinéma, théâtre, musique : qui occupe vraiment la place du 5e art ?

Classer les arts relève parfois du casse-tête. La tradition considère la littérature comme cinquième art, la musique à la quatrième place, le théâtre en sixième position. Quant au cinéma, il arrive tardivement, propulsé au rang de septième art grâce à Ricciotto Canudo au début du XXe siècle. Ce n’est pas un simple jeu d’étiquettes : chaque médium exprime une manière d’habiter l’imaginaire collectif. La littérature s’empare du langage, la musique structure la durée, le théâtre magnifie la présence humaine.

À l’origine, la classification héritée de Batteux, puis affinée par Kant et Hegel, distingue six arts majeurs. La littérature, qui englobe poésie et roman, occupe la cinquième place. Le théâtre, souvent inclus dans les arts de la scène, définit l’essence du sixième art, en dialogue constant avec la danse, le mime. La musique, elle, demeure associée à l’émotion immédiate, à la sensation pure.

Lorsque le cinéma s’invite dans le débat, il redistribue les cartes. Véritable synthèse d’images, de mouvement et de narration, il s’impose comme le septième art. Les débats s’éternisent, même entre artistes : Serge Gainsbourg et Guy Béart, par exemple, se sont opposés sur la place de la chanson dans la hiérarchie artistique. Pourtant, la nomenclature la plus répandue reste inchangée : littérature cinquième, théâtre sixième, cinéma septième, musique quatrième. Ce classement raconte une vision du monde, une hiérarchie mouvante qui continue de susciter débats et remises en question.

art dramatique

La technologie et les nouveaux médias, moteurs d’une évolution permanente

Aucune frontière ne tient indéfiniment dans la cartographie des arts. L’essor fulgurant des arts médiatiques bouleverse la donne. La radio, la télévision et la photographie sont désormais regroupées sous la bannière du huitième art. Longtemps marginalisée, la bande dessinée s’impose comme le neuvième. Quant au jeu vidéo et à l’art numérique, ils cherchent leur place, oscillant entre dixième et onzième rang selon les spécialistes et les passionnés.

Ces bouleversements ne s’expliquent pas uniquement par la technique. Ils révèlent l’apparition de nouveaux récits, de formes hybrides, de dialogues inédits entre texte, image et son. La bande dessinée joue sans cesse avec les codes du cinéma et de la littérature, remettant en cause les anciens classements. Le jeu vidéo bouscule les repères par son interactivité, sa capacité à créer des univers entiers. L’art numérique, enfin, interroge la figure de l’auteur, du support, du public, brouillant toutes les catégories traditionnelles.

Voici comment certains nouveaux médias sont désormais classés dans le paysage artistique :

  • radio, télévision, photographie : huitième art
  • bande dessinée : neuvième art
  • jeu vidéo, art numérique : dixième art (proposé)

La gastronomie, la mode, la parfumerie, ou encore l’aménagement paysager réclament à leur tour leur ticket d’entrée. La liste s’étire, les discussions s’enflamment, et le panorama artistique ne cesse de se réinventer. À chaque innovation, une nouvelle esthétique s’invente, prête à bouleverser les classements établis et à ouvrir d’autres horizons.

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